Prendre soin du patrimoine religieux
Dans un contexte de réduction des moyens, il est parfois difficile pour les communes propriétaires d’édifices cultuels d’engager de lourds travaux de restauration. Le CAUE propose des pistes d’action pour sauvegarder notre patrimoine.
L’une des difficultés majeures de la préservation des édifices cultuels est le repérage tardif des dégradations, conséquences d’un défaut d’entretien ou d’un manque d’observation. Il n’est pas rare que les élus soient informés d’un problème d’infiltration en toiture au moment où une partie de la voûte s’effondre ou qu’ils constatent la présence de champignons lignivores déjà bien installés.
Pour préserver au mieux ces édifices et pour réduire au maximum les frais induits par les travaux, deux approches sont indispensables et complémentaires : l’entretien et l’utilisation.

Sainte-Marguerite-sur-Fauville
L’entretien du bâtiment
Tout d’abord, il est conseillé de nommer un référent au sein du conseil municipal qui sera chargé du suivi de l’état de conservation de l’église. Cette personne pourra s’appuyer dans cette tâche sur le Guide d’entretien des édifices cultuels publié par le CAUE 76. Le carnet de suivi associé rappelle pas à pas les points à vérifier régulièrement et les éléments pour lesquels il est intéressant de souscrire un contrat d’entretien (exemple : le clocher ou la toiture).
Effectuer ce travail de suivi régulier du bâtiment permet d’éviter des dégradations nécessitant des travaux conséquents. Malgré tout, lorsqu’une intervention est nécessaire, il est indispensable de faire appel à une maîtrise d’œuvre qualifiée dans la restauration de ce type de bâtiment.
Être bien accompagné permet d’éviter de réaliser et de financer des travaux inadaptés qui peuvent endommager l’édifice et nécessiter une nouvelle campagne de restauration quelques années plus tard. On retiendra par exemple que pour tout édifice construit avant 1948, le ciment et les peintures vinyliques sont à proscrire pour la restauration des maçonneries.
L’utilisation du lieu
En s’appuyant sur l’observation du célèbre architecte Eugène Viollet-le-Duc, les conseillers du CAUE 76 expliquent que pour être bien conservé et ne pas s’abîmer, un bâtiment, peu importe son usage, doit être utilisé, pratiqué, visité.
En effet,s’il remplit ces fonctions, il est à la fois plus facile de justifier les dépenses nécessaires à son entretien, et plus aisé d’en assurer un suivi régulier.
Le CAUE 76 conseille donc aux élus de se rapprocher au maximum de l’affectataire de l’édifice (curé de la paroisse, association diocésaine…) afin de réfléchir conjointement à des usages compatibles avec le culte qui pourraient trouver leur place de manière régulière ou plus ponctuelle (concerts, expositions temporaires, espace muséal, conférences, lectures, prestations théâtrales…).
Faute d’usage, la crainte est en effet de voir ce patrimoine se dégrader et faute de moyens pour le restaurer, de devoir le désaffecter et le céder au plus offrant. Force est de constater que les élus et les habitants sont souvent très attachés à leur église et que les exemples de désaffectation puis de vente sont rares.
Il s’agit généralement d’édifices situés dans des communes disposant d’un patrimoine religieux abondant, que ces dernières n’ont tout simplement plus les moyens d’entretenir dans leur totalité. Elles font souvent ce choix à regret, pour pouvoir concentrer leurs moyens sur leurs autres édifices. En dernier recours, la vente, si elle est assortie d’une clause de non démolition, peut constituer un moyen de préserver ce patrimoine en lui trouvant un nouvel usage.
« Le meilleur moyen pour conserver un édifice, c’est de lui trouver une destination. »
Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle
Le CAUE 76 propose aux élus un guide méthodologique sur l’entretien de ces édifices, et un carnet de suivi permet de réaliser une surveillance globale, étape par étape.
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